lundi 22 octobre 2012

Un jour, je suis née. Ensuite, on verra.

Un jour, je suis née.

Parce qu'il faut bien commencer quelque part. Moi, j'ai commencé un 15 octobre. C'était en 1975. Mes parents n'avaient rien des peace and love de l'époque. Ils étaient straight et conventionnels. Ils le sont encore. Sauf qu'ils ne sont plus un couple. Ils l'ont été une quinzaine d'années. Sans s'aimer vraiment. Jusqu'à ce que mon père en aime une autre. Il l'aime encore d'ailleurs, l'autre. Elle va mourir du cancer. L'autre, là. Pas ma mère. Ma mère dit que c'est le karma.

Mon père, à ma naissance, parce que c'est là que tout est parti, a dit que j'étais laide. C'est peut-être pour ça qu'il a toujours été loin de moi. Peut-être que c'est parce qu'il n'aimait pas ma mère aussi. Je sais pas. Je ne me rappelle pas de beaucoup de choses concernant ma naissance. Mais ma mère m'a raconté. Elle, elle me trouvait belle. Elle voulait m'appeler Adélaïde. Peut-être qu'elle ne me trouvait pas si belle que ça au fond. Mon père, lui, voulait m'appeler Mélanie. Ils ont fait un compromis. Isabelle.

Donc, en résumé, je suis Isabelle et il y a maintenant 37 ans que tout a commencé pour moi. Un avant-midi d'automne. Doux, il paraît. Avec un gros soleil. C'est peut-être ça qui explique que ma saison préférée c'est l'automne. Ça doit me rappeler ma naissance.

Ce fut la seule naissance issue de mes parents. Je suis unique. Je me suis toujours sentie unique, aussi. Un peu bizarre, même. Marginale. Bourrée de paradoxes inexplicables. La tête remplie de bébittes, l'âme teinté de plein de fantômes. Des fantômes-clowns et des fantômes-d'horreur.

Bref, un jour je suis née. Depuis, j'essaie de trouver un équilibre. Les mots font partie de mon équilibre. J'en n'écris pas assez. Pour mon anniversaire, je m'offre ce blogue. Sans balises, sans limites, sans pression. Parce que c'est un peu comme ça que j'aimerais vivre ma vie. Sans balises, sans limites, sans pression. Dans la vie, c'est pas possible. Ici, tout est possible. Du vrai, du faux, du inspiré, du banal, du plate, du rigolo. Whatever ce qui me passe par la tête.

On verra.

D'ailleurs, quand je suis née, je suis certaine que c'est ce que je me suis dit.

On verra.

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